En EMCC, quelques adaptations sont possibles afin de mieux accompagner les élèves souffrant de TSA et ainsi éviter que leurs limites ne soient atteintes, pouvant engendrer des crises plus ou moins fortes comme le shutdown (effondrement émotionnel) ou le meltdown (explosion émotionnelle).
Dans nos cours, un sens est bien entendu plus sollicité que les autres : l’ouïe. Il est donc préconisé d’y apporter une attention particulière, dans la mesure où ce sens peut être source d’inconfort et potentiellement de déclencheur de crise liée à ce trouble.
Quelques pistes pédagogiques en EMCC
À la lumière de ce document (voir lien en fin d’article), voici quelques pistes pour ménager les élèves souffrant de TSA, quelle qu’en soit l’ampleur :
- Réguler le volume sonore : utiliser un volume modéré pour éviter les stimulations auditives trop fortes. Prendre soin de limiter les variations d’intensité brutales.
- Créer un environnement calme : limiter les distractions extérieures pour favoriser la concentration. S’assurer que l’ensemble de la classe respecte ce besoin en expliquant quelques notions.
- Utiliser des supports visuels : schémas, images ou vidéos pour accompagner l’écoute et faciliter la compréhension.
- Offrir des repères temporels : annoncer la durée des activités d’écoute pour réduire l’incertitude.
- Clarifier les consignes : fournir des instructions simples et structurées (par écrit si nécessaire). Les personnes TSA gèrent mal, voire pas du tout, l’implicite. Ne pas hésiter à préciser la définition de certains mots.
- Encourager l’écoute active : inviter les élèves à identifier des éléments spécifiques dans la musique (motifs, instruments, émotions) : certains de ces enfants ou adultes peinent à identifier les émotions émanant d’une œuvre, encore plus que nos élèves dits “neurotypiques”.
Ainsi, on peut proposer des analyses plus « techniques » basées sur une écoute active, relevant plus précisément des techniques de jeu ou des plans sonores.
- Proposer des discussions en petits groupes : favoriser les échanges dans un cadre plus intime et confortable.
Prendre en compte les particularités du TSA
Le rapport aux autres
Le travail en groupe ou la production vocale peut s’avérer plus complexe pour les élèves avec TSA que pour l’ensemble des élèves ordinaires, comme par exemple :
- Chanter devant les autres
- Prendre la parole en classe entière
- Participer à des activités collectives (échauffements, jeux vocaux et théâtralisés, percussions etc.)
C’est pourquoi, le travail en petit groupe avec des camarades de toute confiance dans un environnement sonore le moins saturé possible sera probablement bien plus productif.
La lenteur d’exécution de tâche
Il est important de souligner que les élèves avec TSA peuvent éprouver une lenteur dans l’exécution des tâches, notamment en raison de la difficulté à organiser et structurer rapidement les informations. Cette lenteur n’est pas due à un manque de volonté ou de motivation, mais plutôt à une difficulté cognitive à intégrer et à exécuter les consignes dans un délai court. Ce facteur doit être pris en compte lors de l’évaluation des progrès de ces élèves.
Le besoin de mise à l’écart, au cas par cas
Il faut envisager à tout moment la possibilité que les élèves avec TSA puissent s’isoler, soit physiquement, soit sensoriellement, au besoin. En effet, il est à considérer que certaines situations plus agitées, plus agressives, ou des sonorités spécifiques peuvent engendrer des crises. Ainsi, anticiper en proposant à l’élève de sortir accompagné ou de s’équiper de casques antibruit lorsqu’il en dispose, est nécessaire.
Pour les élèves que nous accueillons, le TSA est rarement accompagné d’un déficit intellectuel. C’est un trouble cognitif qu’il convient de prendre en compte dans nos classes en mettant en œuvre les actions spécifiques autant que possible.
Denis Dussartre
Membre actif du PCD Normandie