Point de départ de l’expérimentation
Un contrôle amenant mes élèves à faire la différence stylistique entre 3 oeuvres parmi lesquelles le Menuet extrait de la Petite Musique de Nuit de Mozart ou encore un extrait du Concerto brandebourgeois n°5 de J. S. Bach.
Je constate alors que les élèves peinent à décider entre le baroque (j’avais pris soin évidemment de ne pas utiliser une version avec clavecin), le classicisme (ils avaient pourtant révisé récemment l’un des quatuors à cordes op 33 de J. Haydn), et le Romantisme (étonnant peut-être, mais comment décider et juger de la taille de l’ensemble instrumental qui joue ? Pas si simple !).
Expérimentation
Il s’agit donc de clarifier les choses de manière suffisamment schématique pour aider les élèves à cartographier réellement chacun des 3 styles mis en cause : baroque, classique, romantique à travers des œuvres uniquement instrumentales, ce qui, à mon sens, est un paramètre qui accroit la difficulté.
J’ai donc choisi 3 des fiches présentées dans ORFEO en n’utilisant en classe que la partie « analyse d’écoute », soit la partie interactive de l’outil. Ces 3 fiches montraient des couleurs instrumentales caractéristiques des 3 époques dont nous traitions : la Badinerie de J.S. Bach, la Symphonie la Surprise de J. Haydn et le Concerto pour harpe de F. A. Boieldieu. Je ne le leur ai pas fait entendre dans l’ordre chronologique afin qu’ils puissent ensuite replacer les 3 extraits dans l’ordre. Une question est d’ailleurs restée en suspens en ce qui concernait le classement stylistique de deux des oeuvres. Nous n’avons pas alors décidé tout de suite du style et avons réécouté les deux extraits l’un à la suite de l’autre. C’est ainsi que les choses se sont imposées : l’effectif de la formation a permis aux élèves de choisir la réponse qui leur manquait pour classer les deux extraits dans leur époque.
Observation des réactions des élèves
Ceux-ci utilisaient pour la 1ère fois l’outil et n’en connaissaient pas le vocabulaire proposé.
Très vite, dès la 2e œuvre, les réponses se sont faites plus rapides par rapport aux choix proposés : le fait d’avoir un nombre limité de mots en rapport avec le domaine à renseigner permettait donc de circonscrire la réflexion de manière plus efficace et d’aller rapidement à l’essentiel. De cette façon, je pouvais voir qu’ils se posaient les questions importantes pour résoudre le problème de différenciation stylistique qui était le leur.
Résultat
J’ai refait un contrôle analogue au premier et j’ai pu observer des élèves qui étaient plus sûrs d’eux dans leurs réponses. Je constatai clairement que les élèves se remémoraient le schéma de lecture de la page d’écoute d’ORFEO et que cela les aidait à prendre des décisions là où ils n’avaient pas auparavant réussi à sélectionner les éléments techniques propres à la réussite de l’exercice.
Suite de l’expérimentation
Certains élèves ont ensuite manifesté l’envie de pouvoir accéder de façon libre à l’outil et de l’utiliser en partie également pour préparer l’épreuve d’Histoire des Arts. Cette observation est donc en devenir.
J’ai par ailleurs réitéré l’expérience afin de préparer un contrôle avec une autre classe (des 4es) et les observations ont été analogues.
Dans tous les cas, j’ai constaté indéniablement que les élèves avaient été positivement stimulés par l’outil et son mode de schématisation analytique lequel semblait simplifier leur parcours de réflexion autour de la perception d’une nouvelle œuvre.