D’après les propositions de Yannick SIMON (Professeur à la chair de musicologie, Master, parcours interprétation musicale, Université Jean Jaurès de Toulouse) :
Yannick SIMON, bio
Professeur à l’Université de Rouen puis Professeur à l’Université de Toulouse (2023).
Lors de son professorat à l’université de Rouen, ses travaux portent sur la vie musicale en France, sous la IIIe République et sous l’Occupation, sur l’histoire du concert et sur la diffusion et la réception de la musique symphonique, de la musique de chambre et de l’opéra dans les régions françaises. Il contribue au développement du site dezede.org.
Dans le cadre de la Mission d’étude sur la spoliation des juifs de France, Yannick Simon a été chargé d’un rapport dont le titre est : "La SACEM et les droits des auteurs et compositeurs juifs sous l’Occupation". Il est l’auteur du livre Composer sous Vichy, 2009, Ed. Symétrie
- Le Chant des déportés d’Olivier Messiaen (1908-1992) : https://brahms.ircam.fr/fr/works/work/19472/
- Yannick Simon nous propose également de nous intéresser aux œuvres de Francis Poulenc, comme Figure Humaine (Cantate pour double chœur a cappella sur des poèmes de Paul Éluard, écrite alors qu’il est membre du groupe des six).
- Il précise que si "L’un et l’autre ne sont pas normands"(Poulenc et Messiaen), il évoque la possible ambiguïté du compositeur Arthur Honegger sous la période de l’occupation. Honegger était une véritable gloire régionale normande, né au Havre en 1892. Nous pouvons citer sa Symphonie pour cordes, comme d’une œuvre de référence de la période historique mais également comme d’une œuvre de résistance (et inversement...) — Yannick Simon, Composer sous Vichy, Édition Symétrie 2009, p. 335-356
Couverture du livre de Yannick SIMON "Composer sous Vichy" (2009), collection Perpetuum mobile, Ed. Symétrie, 432 p.
Illustration de Jean Bazaine, "La Messe de l’Homme armé", juillet 1944, copyright Gallerie Maeght
"Bien entendu, c’est la bataille de France et c’est la bataille de la France"
, Charles de GAULLE (1890-1970), Déclaration radiodiffusée du 6 juin 1944 à Londres, jour du débarquement allié en Normandie. Mémoires de guerre, tome II, L’Unité, 1942-1944 (1956), Charles de Gaulle
"Bien entendu, c’est la bataille de France et c’est la bataille de la France"
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D’après les propositions de Cécile QUESNEY (professeur à la chair de musicologie, Histoire des pratiques musicales, XXe siècle, France (et Europe), Musique et vie musicale pendant les deux Guerres mondiales, de l’université de Lorraine) :
Cécile QUESNEY, bio
Cécile Quesney est maîtresse de conférence en musicologie à l’Université de Lorraine (Metz). Membre du Centre de recherche universitaire lorrain d’histoire (CRULH), elle est également membre associée à l’IReMus.
Domaines de recherche :
Histoire des pratiques musicales en France et en Europe au XXe siècle :
Création et vie musicale pendant la Seconde Guerre mondiale (France occupée et sortie de guerre, musique et propagande nazie, réception de Mozart et de Beethoven, musique vocale en déportation)
Rapports entre musique et politique, en France, de la Première Guerre mondiale aux années 1960
Écrits de compositeurs (Delannoy, Koechlin, Honegger, Caplet), presse et critique musicale en France
Rapports entre composition et interprétation, compositeurs et interprètes (Albéniz, Selva, Poulenc, Caplet)
Compositrices françaises (Barraine)
Genres lyriques (et symphoniques) en France dans la première moitié du siècle
- Le Chant des déportés d’Olivier Messiaen (pièce courte qui paraphrase clairement le Chant du départ de Méhul et Chénier)
- Figure Humaine Poulenc ("Liberté" à la fin de Figure humaine en particulier, écrite à la fin de l’Occupation)
- Elsa Barraine ("Avis" pour choeur ou voix seule et piano sur un poème d’Eluard), Dutilleux et Wiéner (voir les oeuvres citées ci-dessous)
Ici un catalogue succinct de chansons (type chanson du souvenir) :
L’ennemi repoussé
Le Caff, On les a eus, les vert de gris
Creus, Marche de la défaite nazie
Sauvanet : Honte aux bourreaux de nos poilus …
La reconquête du territoire national, de la Liberté et le retour de la République
Benoit et Schartin, Hymne à l’Alsace-Lorraine (1945)
Dora Stroeva, Français la France n’est pas morte (1944)
Ola Lingé, La France renait (1945)
Ruo, Paris est libre ! (1945)
Pardoël, Notre drapeau (1945)
Denoux, La Madelon de la délivrance (1945)
Scotto, Marianne, mets ta robe aux trois couleurs (1945) …
Les Libérateurs
Les Alliés (chansons originales et chants nationaux)
Devenny, La Mascotte des Alliés (1945)
De Gaulle
Monéstis, Gloire à De Gaulle (1945)
La Résistance et les résistants (majorité)
Kapps, Vivent les gars de la résistance (1944)
Marly, Kessel et Druon, Chant de la libération (Chant des partisans) (1945)
Robert, Le Chant des FFI (1945)
Planchon, Ceux de Libé-Nord (1945)
Chagrin, Ceux du maquis (1945)
Drouin, Marche des gars du maquis (1945)
Célérier, Résistance ! En avant ! (1945)
- Une chanson d’hommage très intéressante et émouvante :
Printemps de Danielle, texte de Madeleine Riffaud, musique de Jean Wiéner, Paris, Union des Femmes françaises, 1945 (collection Gilbert Martin-Bouyer).[Danielle Casanova, militante communiste qui dirigeait en zone nord l’Union des Femmes Françaises fédérant les « comités des femmes » mis en place par le parti communistes. Arrêtée en 1942, Casanova avait été déportée à Auschwitz où elle était morte en 1943]
- La Chanson de la déportée de Dutilleux, sur un texte du résistant et déporté Jean Gandrey-Réty, chantée par Irène Joachim (membre du FN musicien), qui l’interpréta très fréquemment à cette période.
Chanter, rire et résister à Ravensbrück. Autour de Germaine Tillion et du "Verfügbar aux Enfers"
par Philippe Despoix, Marie-Hélène Benoit-Otis, Djemaa Maazouzi, et Cécile Quesney
Paris, Editions du Seuil, "Le genre humain", 2018.
Le PCD Musique remercie chaleureusement Yannick SIMON et Cécile QUESNEY pour l’apport scientifique apporté à cet article par l’intermédiaire de Juliette Boisnel, enseignante à Giberville (calvados). Merci pour son investigation auprès des deux musicologues.